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Baie de Cannes Saint-Honorat, l’île monacale

La vingtaine de moines présents sur l’île résident au sein de l’abbaye de Lérins, reconstruite en 1880. Les vignes entourent l’enceinte. © A. Valois

Dans la baie de Cannes, l’île Saint-Honorat est habité, depuis seize siècles, par des moines. Ils cultivent des vignes, des oliviers et accueillent ceux qui recherchent la quiétude.

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Sur cette île, comme dans un sanctuaire, le silence est requis. Poser le pied à Saint-Honorat invite au respect de la vie monacale. Une vingtaine de cisterciens demeurent dans ce lieu saint, entouré par la Méditerranée. Cette petite terre de 1,4 kilomètre de long et 400 mètres de large leur appartient depuis mille six cents ans. Le tout premier moine y aurait provoqué un miracle. Pour échapper aux morsures des serpents et des scorpions, Honorat pria. Une tempête souleva des vagues si hautes, qu’elles balayèrent les animaux venimeux. Sur l’île devenue habitable, le moine trouva une source d’eau douce, et fonda sa confrérie en 410.

De nos jours, cette source approvisionne toujours le monastère. Elle humidifie naturellement les 8 hectares d’un sol argileux, planté avec six cépages différents. Les moines ont de tous temps produit le vin de messe et du miel de lavande. Il y avait une porcherie et des bœufs de trait. « Nous sommes aussi des agriculteurs », reconnaît le frère Gilles. Un genou au sol, il cueille des grappes de Syrah, qu’il dépose dans un sceau.

35 000 bouteilles de vin sont produites par an. © Alexie Valois

Septembre est le mois des vendanges. Religieux et laïcs bénévoles démarrent à 7 heures du matin, sécateurs en main. Pour subvenir à leurs besoins, la viticulture s’est professionnalisée dans les années 1990, et l’oléiculture a été relancée en 2010, le tout en biologique. Les vins sont servis aux tables des particuliers et des restaurants.

Les chemins de Saint-Honorat se parcourent en quelques heures. Des pins d’Alep, des oliviers majestueux, l’abbaye et le monastère fortifié façonnent le paysage. Cyprès et eucalyptus embaument l’air d’effluves épicés. Le sentier côtier donne accès à des chapelles et des petites criques calcaires, bordées d’une eau turquoise. On aperçoit Sainte-Marguerite, la seconde île de Lérins, et des bateaux de plaisanciers.

Sur l’horizon se dessinent les crêtes du massif du Mercantour et les ocres de l’Estérel. Où que l’on soit sur l’île, on entend les chants des vagues et des poules faisanes, et le clocher qui marque le temps. Les visiteurs apprécient la quiétude naturelle de ce lieu, qui semble hors du temps et à l’écart du monde.

Alexie Valois

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